Le programme Pélobate cultripède s'est conclu par la proposition de mesures de protection et de conservation dont voici les grandes lignes :
Conservation des populations connues et protection des sites de présence
Au regard de leur grande fragilité, les populations actuellement identifiées méritent une protection maximale. Le meilleur moyen pour y parvenir consiste à garantir la protection des sites, par exemple par le biais d'acquisitions foncières, de convention avec les propriétaires, ou par le biais de dispositifs législatifs.
Certaines évolutions défavorables à la reproduction et à la survie du Pélobate cultripède doivent toutefois être surveillées, notamment la potentielle baisse des niveaux d'eau dans les mares de reproduction, et la fermeture par la végétation des milieux annexes.
Site de présence du Pélobate cultripède en Lot-et-Garonne
Aménagements favorables à la présence ou la recolonisation par le Pélobate cultripède
La création de mares est un élément très favorable au Pélobate cultripède et aux amphibiens en général. La colonisation des mares artificielles creusées dans les années 1970 par l'ONF sur le Porge et Lacanau en sont un parfait exemple. Ces aménagements remplacent avantageusement les dépressions humides du littoral, aujourd'hui extrêmement rares sur le littoral.
Poursuite des inventaires
Si les prospections ont permis la découverte de nouvelles stations et d'affiner la répartition des sites précédemment connus, le travail d'inventaire mérite d'être poursuivi, notamment sur les stations historiques, où le Pélobate cultripède n'a pas été revu récemment, ainsi que dans les secteurs favorables laissant présager, entre les stations actuelles, de la présence de nouvelles populations (rive gauche de la Garonne, littoral atlantique et bassin bordelais).
Limiter l'impact de l'urbanisation et des facteurs de fragmentation de l'habitat
Les amphibiens sont particulièrement sensibles à l'introduction d'espèces exotiques, notamment poissons et écrevisses américaines. Le Pélobate cultripède ne déroge pas à la règle et semble souffrir de la présence de Procambarus clarkii. Les fortes densités de cette dernière sur le secteur de Cadaujac et de Sablons pourraient expliquer la disparition - ou tout du moins la forte diminution des effectifs - du Pélobate cultripède. Si les mesures de régulation de ces espèces sont difficilement envisageables, il semble important de limiter les risques d'introduction sur les sites non envahis actuellement (mares du littoral notamment). Limiter l'accès au public reste probablement la solution la plus efficace, car cette mesure évite les relâchers accidentels ou volontaires des espèces exotiques.
La Chytride est un champignon pathogène responsable de la chytridiomycose, une maladie infectueuse capable de détruire des populations entières d'Amphibiens. Ce champignon est présent en Aquitaine, mais nous ne savons pas s'il est présent sur les stations de présence du Pélobate et ce dernier est sensible aux champignons (certaines espèces sont porteuses saines). Des analyses sont actuellement en cours sur les mares du Porge, pour déterminer si le champignon y est présent ou non. En attendant, des mesures de précaution s'imposent pour tous les acteurs de l'environnement susceptibles de rentrer en contact avec le champignon (cf protocole d'Hygiène).