50ème congrès de la SHF : ça urge pour les amphibiens et les reptiles !

50ème congrès de la SHF : ça urge pour les amphibiens et les reptiles !

Pendant 4 jours, le 50ème congrès de la Société Herpétologique de France (SHF) a rassemblé les amoureux et spécialistes des amphibiens et reptiles en Bretagne. Représentée par plusieurs de ses salariés, Cistude Nature a participé à l’événement dont la richesse des échanges n’est plus à démontrer. Retour sur quelques éléments marquants.

SHF general vertIl y a quelques jours se tenait le 50ème congrès de la Société Herpétologique de France à Erquy dans le nord de la Bretagne. L’événement co-organisé par VivArmor Nature et Bretagne Vivante a rassemblé plus de 300 inscrits : une forte influence pour fêter ce ½ siècle ! Fidèles au rendez-vous, plusieurs des salariés de l’association ont eu l’opportunité d’y participer. Car ces journées sont une occasion assez unique d’échanger avec le reste de la communauté herpétologique et on y vient de tous les horizons. Ainsi, les jeunes diplômés y côtoient des confrères plus expérimentés ; les discussions rassemblent bureaux d’étude, institutions, particuliers, associations et chercheurs ; le nord y côtoie le sud… tous les sujets convergent sur les amphibiens et les reptiles.

Entre les présentations, les posters, les ateliers organisés et les échanges plus informels, on en retiendra plusieurs éléments marquants :

Les populations d’amphibiens et de reptiles n’échappent pas à l’effondrement de la biodiversité : les résultats des suivis protocolés (POP Reptile et POP amphibien) sont éloquents avec 1/3 des espèces d’amphibiens en régression depuis 2008 et près de 60% pour les reptiles depuis 2015. Des suivis de long terme qui font dorénavant l’objet d’une forte attente de la part du ministère1.

Outre un rappel des protocoles sanitaires et mesures de précaution à prendre pour limiter la propagation de la Chytridiomycose, champignon mortel touchant les amphibiens sauvages, la session consacrée à l’état de santé de l’herpétofaune a aussi mis l’accent sur l’ophidiomycose, un autre champignon touchant cette fois les serpents. Arrivant de l’est et déjà observé en Suisse et en Franche-Comté, l’agent pathogène appelle nos spécialistes à la plus grande vigilance lors des manipulations qu’ils peuvent être amenés à faire en Nouvelle-Aquitaine2&3.

Dans ce contexte d’effondrement, les modes de gestion les moins intensifs semblent les plus efficaces comme dans l’exemple des haies reconstituées dans l’ouest de la France et favorables aux lézards et serpents4.IMG 20231023 120216 recadrée

A l’image de ce qui ressort des résultats du programme Sentinelles du climat que Michaël Guillon, coordinateur scientifique, a pu présenter, les études convergent vers une seule et même urgence : protéger les écosystèmes pour garantir une forme de résilience des espèces face aux changements globaux5. Une évidence que les scientifiques n’ont de cesse d’étayer et que le président de la SHF n’a pas manqué de relever dans son discours d’ouverture. Outre une pensée aux militants écologiques en procès , Claude Miaud a ainsi abordé la dualité entre une science sans opinion et des scientifiques au sentiment d’impuissance face à l’inertie des pouvoirs publics pour considérer l’urgence.

On retiendra enfin, une bonne nouvelle : la SHF travaille à la mise en place d’un plan national d’actions en faveur des vipères en France Métropolitaine6 !

Et aussi agréables furent-elles, ces chaudes journées d’octobre en Bretagne auront aussi rappelé à tous que le climat n’attend pas !

NB : l’ensemble des présentations seront prochainement disponibles sur le site internet de la SHF.

1. Tendances nationales et régionales des populations d’amphibiens et de reptiles de France métropolitaine • Florèn HUGON, Aurélien BESNARD, Audrey TROCHET
2. Découverte de l'ophidiomycose en Franche-Comté : implications en matière de terrain et de captivité • Thibault CUENOT, Alix MICHON, Frédéric MAILLOT, Mélanie BERTHET, Gaëlle BLANVILLAIN 

3. Présence d'Ophidiomyces ophidiicola en Suisse : grande variabilité génétique et base écologique de l'agent de la maladie fongique du serpent (SFD) • Nicolas JOUDRIER, Gaëlle BLANVILLAIN, Grégoire MEIER, Joseph HOYT, Maxime CHEVRE, Sylvain DUBEY, Francesco C.ORIGGI, Sylvain URSENBACHER
4. Réponse d’une communauté de squamates face à l’aménagement de microhabitats dans un paysage dégradé de l’ouest de la France • Gaëtan GUILLER
5. Les Sentinelles du climat en Nouvelle-Aquitaine : Quel bilan pour l’herpétofaune et pour quelles perspectives ? • Michaël GUILLON
6. État de conservation des vipères en France métropolitaine : vers un Plan National d'Actions • Laura KOUYOUMDJIAN, Stéphanie THIENPONT, Guillaume KOTWICA, Anne LOMBARDI

Découvertes botaniques au site des Sources

 
Action Découvertes botaniques Site des Sources4

Découvertes botaniques au site des Sources


Vous pensiez toutes les espèces végétales déjà connues dans un secteur comme Bordeaux Métropole ? Il n’en est rien ! La botanique réserve encore de belles découvertes dans l’agglomération. Ainsi Cistude Nature vient d’inventorier deux nouvelles espèces au sein du site des Sources de Thil-Gamarde, dans l'ouest bordelais. Une trouvaille réjouissante qui confirme l’intérêt floristique du périmètre et sa bonne gestion.

Les bonnes nouvelles dans le domaine naturaliste sont suffisamment rares pour savoir les saisir et les apprécier. Ainsi, en cet été 2023, Cistude Nature savoure la découverte de 2 nouvelles espèces non loin de ses locaux au sein du Parc des Jalles : le Fumana couché et le Bugle petit-pin. Car la flore du secteur n’avait pas encore été explorée dans son intégralité. Et pour cause, l’accès à ce périmètre de captage d’eau potable est strictement réglementé. Une autre espèce fait l’objet de toute l’attention de Tristan Sévellec, botaniste à Cistude Nature : le Silène de Porto. « Le site abrite plusieurs milliers de pieds ! C’est une excellente nouvelle pour cette espèce qui avait pu être répertoriée par le CBNSA* dès 2021 mais sans pouvoir être quantifiée. »

Visuel

Ces 3 espèces sont protégées en Aquitaine. Un statut motivé par leur rareté, le fait que leurs populations soient menacées ou encore parce qu’elles atteignent les limites de leur aire de répartition. Elles viennent s’ajouter à la liste déjà longue des espèces rares, menacées ou protégées du site des Sources de Thil-Gamarde telles que le Millepertuis des montagnes (Hypericum montanum), le Ciste en ombelle (Cistus umbellatus), la Biscutelle variée (Biscutella laevigata subsp. varia), l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), le Millet scabre (Milium vernale subsp. scabrum)…et également diverses découvertes botaniques pour l’année 2023 dont le Lotier hérissé (Lotus hispidus), de nouvelles stations d’Ophrys de la passion (Ophrys passionis), ou encore l’Ornithope cultivé (Ornithopus sativus).

Mandatée depuis 2009 par la Régie de l’eau pour y mettre en œuvre son plan de gestion écologique, notre association se félicite de l’intérêt toujours grandissant du site, tant pour sa flore que sa faune, à mesure que les suivis se poursuivent. Cette riche biodiversité pourrait d’ailleurs justifier un classement en statut de réserve pour pérenniser la gestion écologique du site et garantir des moyens supplémentaires. A en croire Tristan qui aimerait étendre les investigations à la flore aquatique de la Jalle, d’autres découvertes sont encore à espérer !


*CBNSA : Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique

 Liste non exhaustive de quelques espèces dignes d’intérêt observées sur le site

Nom vernaculaire

Nom latin

Statut

Fumana couché

Fumana procumbens

Protégée (Gironde), Déterminante de Znieff (Gironde)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)

Bugle petit-pin

Ajuga chamaepitys

Protégée(Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Plan National d’Actions plantes messicoles

Silène de Porto

Silene portensis

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Plan National d’Actions plantes messicoles

Millepertuis des montagnes

Hypericum montanum

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Gironde)

Ciste en ombelle

Cistus umbellatus

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Biscutelle variée

Biscutella laevigata subsp. varia

Espèce très rare en Nouvelle-Aquitaine

Aristoloche à feuilles rondes

Aristolochia rotunda

Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Millet scabre

Milium vernale subsp.scabrum

Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)

Néottie nid-d'oiseau

Neottia nidus-avis

Protégée (Gironde),
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)

Tabouret bleuâtre

Noccaea caerulescens

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Ophrys de la Passion

Ophrys passionis Sennen

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Gironde)
Espèce nouvelle pour le site des sources seulement connue aux abords.

Thésion couché

Thesium humifusum

Protégé (Gironde)

Lotier hérissé

Lotus hispidus

Protégé (Aquitaine), espèce assez commune en Aquitaine qui n’avait pas encore été découverte sur le site des sources

Ornithope cultivé

Ornithopus sativus

Liste rouge : NT (quasi menacée) (liste nationale)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Espèce nouvelle pour le site des sources

Campanulé étalée

Campanula patula

Déterminante de Znieff (Gironde)

Œillet des Chartreux

Dianthus carthusianorum

Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)


Muguet de mai

Convallaria majalis

Protégé (Gironde)
Déterminante de Znieff (Gironde)

Lupin à feuilles étroites

Lupinus angustifolius

Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Espèce nouvelle pour le site des sources

Cistude Nature, partenaire de Bordeaux Métropole pour mesurer la restauration écologique

Cistude Nature, partenaire de Bordeaux Métropole pour mesurer la restauration écologique

LIFE Biodiver'Cité et résilience, un projet européen au service des habitants

Cistude Nature, comme d’autres structures locales de préservation de la nature*, est partenaire de Bordeaux Métropole dans la mise en œuvre du projet européen LIFE Biodiver’Cité et résilience. Avec ce projet, la collectivité s’emploie à mettre la restauration écologique au service des habitants. Elle compte ainsi lutter contre la perte de la biodiversité et les menaces qui pèsent sur elle tout en y voyant un intérêt pour les citoyens au travers de la restauration de services écosystémiques comme :
L’atténuation du risque inondation, l’atténuation des effets du changement climatique, la création d’îlots de fraîcheur, la fourniture d’énergie propre, l’amélioration du cadre et de la qualité de vie ou encore la pollinisation.

Sur 4 grands sites de son territoire totalisant près de 7000ha, Bordeaux Métropole mène donc plusieurs actions allant de la gestion des pollutions lumineuses et sonores à la réouverture du cours d’eau en passant par la création de zone de ressourcement.
Pour en mesurer l’impact en faveur de la biodiversité et des habitants, plusieurs indicateurs biologiques ont été sélectionnés. C’est dans ce cadre que Cistude Nature met en place des suivis des populations de Crapaud calamite, de Couleuvre vipérine, de Cistude d’Europe, d’Orvet fragile et de Salamandre tachetée. Les modalités sont adaptées selon les secteurs et le type d’aménagements envisagés.
De l’estimation de la taille des populations à l’utilisation des habitats par les espèces, les connaissances acquises par les experts naturalistes guideront les agents de Bordeaux Métropole pendant les 6 ans du programme LIFE.

Focus sur la Cistude d’Europe dans le Parc de Jalles

Cistude équipée - photo : Maud Berroneau - Cistude Nature

Moulin du Moulinat, écluse de Jalle Pont, moulin de Bussaguet… les jalles comptent plusieurs ouvrages hydrauliques qui sont autant d’obstacles pour la faune. Ainsi la Cistude d’Europe, tortue d’eau douce autochtone et menacée en France par la réduction drastique de son habitat, peine à se déplacer dans cet environnement. Poussée chaque année par son instinct de reproduction, dame tortue part en quête d’un partenaire, se rend de la jalle à son site de ponte et de son site de ponte à la Jalle : une expédition semée d’embuches laissées par la main de l’Homme. Pour recréer des corridors écologiques et faciliter le perpétuel cheminement de cette espèce protégée, Bordeaux Métropole projette divers aménagements. Afin d’en mesurer la réussite, les herpétologues de Cistude Nature réalisent une campagne de capture de plusieurs individus femelles. Une fois équipée d’un gps et d’un émetteur - versions poids plume pour ne pas entraver les mouvements - chaque cistude livrera de précieuses informations : quels sont ses habitats de prédilection ? Où pond-elle ? Est-ce qu’elle arrive à franchir les ouvrages ?

Une opération qui démarre juste… à suivre donc !

* la LPO, le CEN NA et la Fédération de Pêche 33

ENTOMO-NA : Top départ pour les observations de bousiers et perce-oreilles !

ENTOMO-NA : Top départ pour les observations de bousiers et perce-oreilles !
De nouveaux outils pour lancer la saison d'observation
 
Le printemps est là et il est temps de s'équiper pour aller observer bousiers et perce-oreilles. Ainsi, Entomo-NA complète la panoplie d'outils à votre disposition pour contribuer à faire sortir ces espèces de l'ombre. Envie de peaufiner vos connaissances ? Nous vous proposons aussi des formations grand public gratuites sur inscription !
 

Après la clé de détermination et le guide des gros bousiers, le site www.entomo-na.org s'enrichit d'un nouvel outil. La clé de détermination des forficules - plus communément appelés perce-oreilles - est maintenant disponible. Son utilisation mène à distinguer les unes des autres les 16 espèces déjà rencontrées en Nouvelle-Aquitaine.

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Une détermination guidée pas-à-pas (le Qui-est-ce ? des insectes)
A l’abri d'une pierre au jardin, dans la laisse de mer sur la plage, dans la crevasse du tronc d'un vieil arbre en forêt ou dans le noyau d'une pêche, les perce-oreilles fuient la lumière mais se rencontrent facilement dès avril.
Il suffit ensuite de bien ausculter sa trouvaille et de s'arrêter sur quelques détails de son anatomie. Ses élytres - les étuis qui protègent les ailes- sont-ils bien visibles ? Ses cerques - ces pinces qui sont en réalité inoffensives pour l'homme - sont-elles fortement dissymétriques ? Ses fémurs sont-ils sombres avec des genoux plus clairs ? En suivant la clé pas à pas à la façon d'un “Qui-est-ce?”, il devient facile de savoir à quelle espèce on a affaire.
 
 
 
Des formations grand public gratuites
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Encore quelques hésitations tant sur les bousiers que sur les forficules ? Des formations sont accessibles gratuitement sur inscription au printemps dans plusieurs secteurs de Nouvelle-Aquitaine. Au cours de la matinée vous vous familiariserez avec les différentes espèces et apprendrez à identifier leurs critères de détermination. Pour les volontaires apportant un sandwich, une excursion de mise en pratique est proposée sur le terrain l'après-midi.

Inscription par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (lieu de rendez-vous communiqué à l'inscription)
  • Veyrignac (24) : le mercredi 26 avril de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
  • Aixe-sur-Vienne (87) : le jeudi 11 mai de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
  • Eysines (33) : le samedi 17 juin de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
 
Pourquoi votre participation est-elle essentielle ?
Partant du constat du manque de connaissances sur bon nombre de groupes d'insectes et de leur disparition en toute indifférence, le programme “Entomo-Na” a été rendu public mi-novembre. Le challenge ? Mobiliser suffisamment de personnes pour booster l'inventaire des grands bousiers et perce-oreilles. Car ces observations sont compilées dans un atlas en ligne pour construire collectivement une connaissance fiable de leur répartition : une étape indispensable avant d'envisager les mesures à prendre pour mieux les préserver.
Petits, discrets, furtifs, cachés, camouflés, minuscules... les insectes sont partout mais manquent encore de visibilité et d'estime… Loin d'être des super-stars de la biodiversité, ces malaimés remplissent pourtant bien des rôles essentiels dans nos écosystèmes. Les uns sont des pollinisateurs, les autres des détritivores, certains sont prédateurs et bon nombre immanquablement prédatés. Leur protection passe nécessairement par une meilleure connaissance.
 
Votre boîte à outils :

Un gecko à Bordeaux ? Déjà 250 observations recensées !

Un gecko à Bordeaux ?  Déjà 250 observations recensées !

Vous habitez Bordeaux Métropole ? Si oui, vous êtes peut-être déjà tombé nez à nez avec des geckos en plein bain de soleil. Car en 2022, pas moins de 250 observations nous ont été rapportées ! De quoi renseigner le suivi de la colonisation de l'espèce que nous assurons avec Bordeaux Métropole, dans le cadre du plan d'action Biodiver'Cité.

Tous concernés pour faire avancer la science

Tarente01 RChacun est appelé à garder un œil ouvert et communiquer ses observations pour prêter main forte aux experts naturalistes. Comment ? Rien de plus simple ! Si vous faites la rencontre du reptile dans une commune de Bordeaux Métropole, prenez-le en photo, notez bien l'adresse précise où vous vous trouvez et envoyez le tout à Cistude Nature par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou via le formulaire disponible avec le QRcode ci-contre. Vous pouvez aussi donner quelques informations sur le contexte de votre observation : « derrière un volet », « au pied d'un lampadaire », « dans ma maison », « en haut d'un mur ».... Ces données viennent compléter les recensements effectués à vélo par l'expert de l'association.

Car la Tarente de Maurétanie est une espèce dite « anthropophile », c'est-à-dire qu'elle s'accommode plutôt bien des aménagements humains. Elle est ainsi souvent observée au cœur même des villes. Si elle sort parfois en journée pour lézarder au soleil, l'espèce est principalement nocturne. Elle s'observe ainsi facilement à la nuit tombée près des éclairages, où elle vient se nourrir des insectes volants attirés par la lumière, lors des chaudes nuits d'été.

Une forte concentration dans 3 secteurs

D'après la moisson de données de 2022, la Tarente de Maurétanie apparaît largement établie en intra rocade. Elle évolue ainsi dans les secteurs les plus urbanisés de Bordeaux Métropole même si quelques données éparses témoignent de sa présence en périphérie dans des communes à dominante rurale. Recensé dans près des 2/3 de la métropole, le gecko se concentre dans au moins 3 secteurs : la Bastide (rive droite) qui abriterait la plus grosse population, la barrière de Toulouse et les Chartrons. Les investigations devront être poursuivies pour se faire une représentation fiable de la répartition de l'espèce sur le territoire. Ces données seront ensuite comparées avec certains éléments du paysage, et notamment la cartographie thermique, à la recherche d'éventuelles corrélations.


Carte 2022Bastide, barrière de Toulouse, Chartrons : d'après les observations de 2022,
le gecko se concentre dans 3 secteurs

Un air de méditerranée à Bordeaux

Tarente02 R SignéMais pourquoi le reptile attise-t-il tant la curiosité ? Parce qu'à l'origine, il n'était pas présent chez nous. Il existe quelques rares espèces de geckos en France métropolitaine. Bien connue de l'ensemble du pourtour méditerranéen, la Tarente de Maurétanie est commune depuis la côte catalane jusqu'à la frontière italienne. A la faveur du changement climatique et grâce à ses capacités d'escalade incomparables, le reptile s'installe progressivement dans le sud-ouest de la France. Les trains de marchandises et l'importation d'oliviers - où la Tarente apprécie de déposer ses œufs - sont probablement les principaux vecteurs de son arrivée sur notre territoire.
Les premières mentions de la Tarente de Maurétanie en Nouvelle-Aquitaine datent du milieu des années 90, mais les premières populations - avec reproduction avérées - dateraient plutôt des années 2000. Aujourd'hui, elle est principalement implantée dans le Lot-et-Garonne (Marmande, Agen), dans l'agglomération bordelaise, et les observations se multiplient progressivement dans la région.

Plus d'informations sur www.ra-na.fr

Comment différencier la Tarente de Maurétanie et le Lézard des murailles ?

Montage Tarente signéLe Lézard des murailles est l'autre lézard fréquemment observé en ville. Ce petit lézard gris vit généralement dans les vieux murs, dans les interstices de pierre ou de béton. C'est un lézard d'allure classique, de petite taille, avec des pattes munies de doigts longs, fins et griffus.
La Tarente de Maurétanie est un gecko à l'allure massive et trapue, ses doigts sont dotés de sorte de « ventouses » (qui lui permettent par exemple de monter le long d'une vitre à la verticale!), et son œil, à la pupille verticale, trahit ses mœurs nocturnes.

Le Saviez-vous ? La Tarente émet parfois de petits cris en période de reproduction ou lorsqu'elle est capturée. Un lézard qui parle !

Le Saviez-vous (2) ? On ne dit pas Tarente de Mauritanie mais Tarente de Maurétanie. C'est la Tarente des Maures, la Tarente du pourtour méditerranéen !

Photos : Matthieu Berroneau

Bénévolat : mieux connaître les micro-mammifères (2)

Bénévolat : mieux connaître les micro-mammifères

Ateliers gratuits pelotes

Vous voulez participer à l'amélioration des connaissances sur les micro-mammifères ? Ne cherchez plus ! Nous accompagnons des bénévoles volontaires dans cette tâche à travers des ateliers "pelotes" à Eysines (groupes de 8 personnes max.):
- vendredi 26 mai 2023 de 14h à 17h,
- vendredi 9 juin 2023 de 14h à 17h,
- jeudi 15 juin 2023 de 17h30 à 20h30.
Inscription par mail à luc.clement[@]cistude.org (retirer les crochets)

 
Mais de quoi s'agit-il ?
Les micro-mammifères sont des espèces aux moeurs très discrètes. Leur étude est facilitée par l'identification de leurs ossements dans les restes alimentaires des rapaces nocturnes - les fameuses pelotes.

En participant aux ateliers de dissection, vous découvrirez l'identification des micromammifères et vous impliquerez pleinement dans l'étude de ces petits mammifères au rôle écologique important! Au programme, vous vous familiariserez avec les espèces de rapaces nocturnes. Luc CLEMENT, naturaliste de l'association vous exposera les méthodes de dissection et critères d'identification des ossements. Enfin, vous pourrez mettre en pratique les techniques pour réaliser vos premières identifications.
 
Comprendre le lien entre rapaces nocturnes et micro-mammifères
La grange du voisin, le clocher du village, la hangar de l'agriculteur du coin... Ces constructions peuvent nous en dire long sur les espèces de micro-mammifères fréquentant les environs. En effet, musaraignes, rats de moissons et autres campagnols font le bonheur des Effraies des clochers qui s'en délectent. Mais si ces rapaces nocturnes avalent tout rond (ou presque) leurs proies, certaines parties restent parfaitement indigestes. Aussi, après quelque temps de digestion, les oiseaux, perchés à l'abri d'une grange ou d'un clocher, régurgitent des "pelotes de réjection". Ces vieilles batisses recèlent ainsi parfois de quantités de pelotes ! Et l'étude de leur contenu révèle de précieux indices pour l'identification des espèces au menu du prédateur.
Recherche et analyse
 
Pourquoi cette démarche ?
DSC02918RLes micro-mammifères sont tellement discrets et difficiles à inventorier par d'autres méthodes, qu'aujourd'hui les connaissances disponibles sur ces espèces en Nouvelle-Aquitaine sont assez lacunaires et le réseau France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine souhaite les développer. Mieux connaître la répartition de ces espèces est une première étape pour une meilleure conservation. Car ces espèces seraient particulièrement sensibles aux activités humaines : traitements pesticides, perte de connectivité, destruction des zones humides, collision routière, sylviculture intensive, agriculture intensive ou encore destruction directe... Elles constituent par ailleurs le régime alimentaire de nombreuses autres espèces et possèdent une place importante dans la chaine alimentaire.
Cistude Nature est en charge de la coordination du programme à l'échelle de l'ex-région Aquitaine.
 

Piloté par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, le projet est financé par la DREAL et la Région Nouvelle-Aquitaine. Il est mis en oeuvre en Nouvelle-Aquitaine par Nature Environnement 17, Charente Nature, Deux-Sèvres Nature Environnement, Vienne Nature, Cistude Nature et le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin.

Vous souhaitez vous inscrire à un atelier ? Vous connaissez des sites à pelotes de réjection ou susceptibles d'en présenter ? Envoyez un mail à luc.clement[@]cistude.org (retirer les crochets)

Les chauves-souris livrent quelques secrets

Mammifères volants fascinants, les chauves-souris ont encore bien des secrets à nous livrer. C’est pour cette raison que le réseau d’associations que nous avons rejoint en 2019 se penche sur un certain nombre d’entre elles. Entre observations de terrain et analyses en laboratoire, la connaissance progresse peu à peu.
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6 espèces sont ainsi étudiées par les naturalistes parmi les 27 que compte la Nouvelle-Aquitaine : Minioptère de Schreibers, Rhinolophe euryale, Grand Murin, Petit murin, Grand Rhinolophe et Murin à oreilles échancrées. Ces chauves-souris ont en commun leur caractère cavernicole : ces espèces utilisent le milieu souterrain pendant tout ou partie de leur cycle biologique.. Précieux alliés de l’agriculture et indicateurs des changements globaux, ces mammifères volants font chaque année l’objet de toute l’attention des naturalistes. C’est ainsi qu’en Aquitaine, Cistude Nature réalise une dizaine d’interventions entre avril et septembre. Sur chaque site, salariés et bénévoles se retrouvent le temps d’une soirée pour capturer un maximum d’individus, effectuer quelques prélèvements et les marquer avant de les relâcher. La soirée commence par l’installation des « harp-trap » dans lesquelles les chauves-souris vont se loger en attendant d’être auscultées une à une. Une fois la nuit tombée, chaque individu est alors pesé et mesuré. Après de rapides prélèvements (sang, poils, peau) et l’injection d’une puce qui permet de les individualiser, les petits mammifères retrouvent rapidement leur liberté. L’opération se répète ainsi à de multiples reprises dans l’ensemble de la région. Depuis 2016, 22 000 individus sont ainsi passées dans les mains des experts.

  Que nous apprennent ces données ?

 

Cet été, des Minioptères de Schreiber ont été observés en provenance d’Espagne ©Steve BourneOutre le réseau d’associations qui maillent le territoire pour récolter un maximum de données, le programme rassemble aussi des universités* qui axent leurs recherches sur les chauve-souris. Cette approche croisée associant naturalistes et chercheurs poursuit plusieurs objectifs tant en terme d’écologie des espèces que de virologie ou de génétique. Les scientifiques ont ainsi eu la surprise de constater que le Grand rhinolophe pouvait parcourir 250km sans difficulté alors qu’il était communément admis que ses déplacements se limitaient à environ 50km entre ces sites d’été et ceux utilisés l’hiver. Les analyses génétiques déjà réalisées sur le Grand rhinolophe révèlent quant à elles que tous les individus étudiés font partie d’une seule et même grande population. Un paramètre qui a son importance quand il s’agit de définir des actions de conservation. Un récent article, dont certaines données sont issues des prélèvements réalisés, démontre les adaptations génétiques du système immunitaire chez les chauves-souris leur permettant de lutter efficacement contre les virus.. Et les chauves-souris n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Les scientifiques s’interrogent encore sur les conditions précises des accouplements de certaines espèces ou encore sur l’impact de la structure du paysage sur les déplacements des chauves-souris. Le temps presse pour améliorer ces connaissances car les chiroptères ne dérogent pas à la règle : mieux protéger suppose de mieux connaître. Et les populations ont réduit de moitié en France entre 2006 et 2019.

Vous souhaitez vous joindre à nous pour quelques nuits de captures et prélèvement ? Adressez un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour information ou inscription (il n’est pas nécessaire d’avoir de grandes connaissances naturalistes pour se rendre utile).

* Université de Lyon, Centre d’Etudes Biologiques de Chizé, Institut Pasteur notamment

Le programme « Chiroptères cavernicoles prioritaires en Nouvelle-Aquitaine » est porté par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine. Il est coordonné par Nature Environnement 17 et rassemble de nombreuses associations et partenaires scientifiques. Il reçoit les financements de la DREAL, de la Région Nouvelle-Aquitaine et des fonds européens FEDER. Plus d’infos sur le programme sur https://fne-nouvelleaquitaine.fr/programmes/#chiroptere

 

Pour aller plus loin :

https://vimeo.com/435059221/7a3f18d6ba
https://www.radiofrance.fr/franceinter/pourquoi-les-chauves-souris-porteuses-de-virus-ne-sont-pas-malades-6232880
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35862713/

Bénévolat : aidez-nous à inventorier les mulettes

Amateurs de grand air et de promenades en bordure de rivières, nous avons besoin de votre aide ! Pour développer la connaissance des mulettes, moules d’eau douce protégées et témoins de la qualité des cours d’eau, nous cherchons à développer un réseau d’observateurs en ex-aquitaine. Que vous soyez marcheur, pêcheur, kayakiste, participez à notre inventaire : chaque observation est précieuse !

Contactez-nous par mail pour rejoindre le réseau de bénévoles et recevoir toutes les informations utiles : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

RivièreLes cours d’eau de la Nouvelle-Aquitaine abritent de nombreux mollusques aquatiques dont une dizaine d’espèces de mulettes, des bivalves de grande taille. Bonne qualité de l’eau, débit d’eau minimum, continuité écologique : les mulettes sont particulièrement sensibles aux modifications de leurs habitats aquatiques. Ces exigences écologiques en font de véritables indicateurs de la qualité des cours d’eau, au même titre que certains poissons.

Pour autant, mises à part la Grande mulette et la Mulette perlière, de nombreux questionnements subsistent sur la répartition des mulettes en Nouvelle-Aquitaine et les connaissances sont lacunaires.
Fort de ce constat, un projet « Mulettes en Nouvelle-Aquitaine », porté par France Nature Environnement et piloté par Vienne Nature, a vu le jour. Le principal objectif est de mettre en place et d’animer un réseau d’observateurs  répartis en Nouvelle-Aquitaine pour collecter un maximum d’informations. En charge de la coordination des actions menées en ex-Aquitaine, Cistude Nature compte y organiser des prospections sur les secteurs les plus favorables et les moins inventoriés.

Etant donné la densité du réseau hydrographique, nous espérons notamment nous appuyer sur des inventaires participatifs. Attention, certaines espèces de mulettes sont protégées et la collecte de leurs coquilles, même vides, est interdite : avant toute démarche, contactez-nous pour rejoindre le réseau de bénévoles et prendre connaissance des modalités de suivi que nous mettons en place. N’hésitez pas à nous joindre par mail si vous êtes amené à sillonner les rivières de l’ex-aquitaine et que le projet vous intéresse !!!  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Un projet en partenariat avec FNE-NA, l'Agence de l'eau Adour-Garonne, la DREAL et la Région Nouvelle-Aquitaine

Vous souhaitez en apprendre d'avantage sur ces espèces ? Le 25 septembre 2021, Cistude Nature organise sur un site de Gironde une journée de formation sur les mulettes. L'initiation, ouverte à tous, débutera par une session en salle sur la présentation des espèces, leur biologie et leur écologie. L’après-midi, en extérieur, sera consacrée aux techniques d’inventaires avec prospections sur le terrain.
Heure et lieu de rdv (gironde) communiqué à l’inscription

Dans le cadre de ce projet, Cistude Nature organise une journée de formation sur les mulettes destinée à toutes personnes voulant s’initier à la thématique. Cette formation se déroulera le 24 juillet avec la matinée en salle qui sera consacrée à la présentation des espèces de mulettes, leur biologie et leur écologie. L’après-midi sera consacrée à aux techniques d’inventaires avec prospections sur le terrain.

Heure et lieu de rdv communiqué à l’inscription

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