En accès libre : Des serpents dans nos têtes

En accès libre en octobre : Des serpents dans nos têtes

Vignette Film serpents

Alors que le dernier rapport du réseau "Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine" fait état d'un net recul des populations de serpents ces dernières années, nous proposons exceptionnellement "Des serpents dans nos têtes" en accès libre et gratuit pendant tout le mois d'octobre en partenariat avec Mauvaises Graines.

Le film :
Difficile de savoir pourquoi nous sommes si nombreux à avoir peur des serpents... jusqu'à la phobie pour certains. Produit par Cistude Nature et Mauvaises Graines, le film interroge sur le ton de l'humour la question de cette peur et tente de démonter les idées reçues. Entre fiction, micro-trottoir et film naturaliste, ce documentaire permettra aux plus réticents de se familiariser en toute sécurité avec ces bêtes si particulières et aujourd'hui réellement menacées.
Réalisé par Marie Daniel et Fabien Mazzocco - 39 min - 2018 - C.Nature et Mauvaises Graines

Regarder le film : https://bit.ly/DesSerpentsDansNosTêtes

Pour soutenir notre démarche de sensibilisation à la cause des serpents vous pouvez :

 

Serpents : les espèces s'effondrent en Nouvelle-Aquitaine

Serpents : les espèces s'effondrent en Nouvelle-Aquitaine

Rapport du réseau « Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine »

 
Les derniers chiffres sont sans appel : les serpents disparaissent peu à peu de Nouvelle-Aquitaine. C’est ce que révèle le dernier rapport du réseau « Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine » coordonné par Cistude Nature. Parmi les 9 espèces recensées dans la région, seule la Couleuvre verte et jaune semble se maintenir. Plus qu'une alerte, l'effondrement de ces reptiles milite pour une meilleure préservation de leurs habitats. Pour contribuer aussi à changer notre rapport à ces espèces protégées, le film "Des serpents dans nos têtes" sera en accès libre tout le mois d'octobre.

 

En l’espace de 4 ans, 3 espèces de couleuvres ont vu leur taux de présence divisé par 2 en moyenne sur les 87 sites suivis dans la région (couleuvre d’Esculape, couleuvre helvétique, couleuvre vipérine). Un déclin net et marqué qui ne doit pas occulter l’état déjà alarmant de 4 autres espèces pour lesquelles le taux de présence est, au mieux proche de 5% (coronelle lisse), au pire à 1% ou 0% (coronelle girondine, vipère péliade, vipère de séoane). La vipère aspic ne s’en tire guère mieux avec 13% en 2023 vs 21% en 2021. Une seule espèce se maintient tant bien que mal : la couleuvre verte et jaune était présente sur 67% des sites l’an passé.

Graphique

Que traduisent ces chiffres ?

Lorsquils ne sont pas victimes de coups de pelle de nombreux serpents finissent écrasés sur les routes photo Matthieu Berroneau Cistude NatureIl est possible de faire un parallèle entre la couleuvre verte et jaune pour les serpents et le moineau domestique pour les oiseaux : à plumes ou à écailles, la faune décline et se banalise. Les écosystèmes se déséquilibrent et leur capacité de résilience face aux dérèglements s’amenuise (climat, zoonoses…) . Les serpents n’échappent pas à la règle. Écrasés sur les routes sur lesquelles ils viennent parfois trouver un peu de chaleur, ces reptiles subissent la disparition et le morcellement de leurs habitats.
Ajoutons à cela, le désamour profond que leur voue homo sapiens et à cause duquel de nombreuses rencontres se traduisent en coups de pelle tragiques. Pourtant, « il n’y a pas plus de raisons de s’alarmer en croisant un serpent dans son jardin qu’un moineau sur sa terrasse : les deux espèces ont leur place dans l’écosystème » souligne Matthieu Berroneau, herpétologue à Cistude Nature.

Nous ne voulons pas d’une nature sans serpents

« Bon débarras ! » vous diront certains… Et pourtant les serpents ont leur place dans les écosystèmes comme dans la chaîne alimentaire ! Ils se nourrissent de micromammifères, de poissons, d’amphibiens et d'autres reptiles. Ils prédatent même et régulent de nombreuses espèces responsables de dégâts dans les cultures et les jardins. A l’inverse, ils constituent une ressource alimentaire pour les rapaces, hérons, blaireaux et autres putois…

Près de 3x moins dindividus de Couleuvre dEsculape observés entre 20202023 en Nouvelle Aquitaine photo Matthieu Berroneau Cistude Nature

Alors que faire ?

Commençons par rappeler que toutes les espèces de serpents de Nouvelle-Aquitaine sont protégées (individus et habitats). Tuer ou maltraiter un serpent est punis de deux ans de prison et de 150.000 euros d’amende.  Il est aussi interdit de détruire les habitats de quasiment toutes les espèces, et ce, quelles que soient les mesures compensatoires adoptées. Arrêtons de construire de nouvelles routes et d’artificialiser les sols : en France, plus de 20 000 ha sont bétonnés chaque année et le phénomène est particulièrement prononcé en Nouvelle-Aquitaine.
Il est aussi urgent de changer notre rapport à ces espèces majoritairement inoffensives. Rappelons que les couleuvres et coronelles ne sont pas venimeuses et qu’aucun cas de mortalité après morsure de vipère n’a été relevé en France métropolitaine depuis plus de 20 ans. Peut-on en dire autant pour les chiens ? Dans ces conditions, est-il bien raisonnable de s’alarmer d’un serpent sur sa terrasse ? Agissons-nous de même avec le moineau domestique ?
Pour les plus réfractaires, Matthieu Berroneau conseille : « une bonne solution pour tenir les serpents éloignés des maisons consiste à aménager un coin du jardin où ils préfèreront rester tranquilles : un espace non tondu, un muret de pierre sèche… ». A noter aussi l'opération de sensibilisation proposée par Cistude Nature et Mauvaises Graines avec l'accès libre et gratuit pendant un mois au film "Des serpents dans nos têtes" qui interroge avec humour les peurs et idées reçues envers ces espèces (voir ci-dessous). Gageons que la cohabitation est possible : il en va de la santé de la biodiversité… dont nous faisons partie !

Ressources :

  • Rapport « Suivis temporels par plaques – veille écologique – synthèse annuelle 2023
  • Arrêté national de protection des amphibiens et reptiles
  • Guide de poche des serpents de Nouvelle-Aquitaine
  • L'atlas en ligne des amphibiens et reptiles de Nouvelle-Aquitaine : https://ra-na.fr
  • Des serpents dans nos têtes : film en accès libre tout le mois d'octobre
    Difficile de savoir pourquoi nous sommes si nombreux à avoir peur des serpents... jusqu'à la phobie pour certains. Produit par Cistude Nature et Mauvaises Graines, le film interroge sur le ton de l'humour la question de cette peur et tente de démonter les idées reçues. Entre fiction, micro-trottoir et film naturaliste, ce documentaire permettra aux plus réticents de se familiariser en toute sécurité avec ces bêtes si particulières et aujourd'hui réellement menacées.Réalisé par Marie Daniel et Fabien Mazzocco - 39 min - 2018 - C.Nature et Mauvaises Graines

Contact presse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – 06 77 89 40 90

Encadré RANA

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Aujourd’hui j’ai vu… un orvet !

Aujourd’hui j’ai vu… un orvet !

Habitants de Bordeaux Métropole, avez-vous déjà vu un orvet ? Si oui, dites le nous !

A.fragilis 009 _ Matthieu Berroneau, Cistude NatureCet étonnant lézard sans pattes (apode) est une espèce rare et protégée, à fort enjeu dans le secteur bordelais. En effet, en l’espace de 10 ans, seules une dizaine d’observations y ont été recensées. Aussi, si vous croisez un individu, nous vous invitons à prendre une photo et nous transmettre l’information via le formulaire ci-dessous ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (photo et adresse précise indispensables).

Alors comment le reconnaître ? L’orvet fragile peut mesure jusqu’à 50cm. La robe des femelles et des jeunes est généralement bicolore, noire sur les flancs et claire sur le dos. Les mâles présentent une robe marron uniforme. Parfois confondu avec de petits serpents, plusieurs caractéristiques l’en distinguent pourtant :
-    Il a des paupières mobiles (les serpents n’en ont pas)
-    Sa peau est lisse et luisante (les serpents ont la peau plus mate)
-    Comme c’est un lézard, il peut perdre sa queue !

Parfaitement inoffensif, l’orvet fragile peut être observé dans tous types de milieux meubles, ouverts ou fermés, où il lui est possible de se déplacer. Il apprécie l’humus épais, les bois morts, les tas de fumier mais également les éboulis rocheux. C’est un lézard fouisseur qui s’observe rarement à découvert. Il reste généralement caché sous divers abris. L’orvet fragile est vivipare : la femelle met bas des petits déjà formés.
Pour faire d'avantage connaissance avec cette espèce protégée, vous pouvez écouter ce podcast enregistré par notre spécialiste Luc Clément au micro de la Radio RIG : https://www.rigfm.fr/podcast/parlons-nature-11-d-eacute-cembre-2023-1343

A quoi servent vos observations ?

A.fragilis 032_Matthieu Berroneau, Cistude NatureComment serait-il possible de protéger une espèce dont on ne sait que peu de choses ? Connaître sa répartition, son écologie et son comportement sont des préalables indispensables. Comme de nombreuses espèces, l’orvet semble souffrir de la fragmentation et de la disparition de ses habitats.
Ainsi, les observations plus spécifiquement réalisées à Bordeaux Métropole nous permettent d’établir un état des lieux des populations dans le cadre du projet européen LIFE Biodiver’Cité et résilience porté par la collectivité. Sur 4 grands sites de son territoire totalisant près de 7000ha, Bordeaux Métropole mène donc plusieurs actions allant de la gestion des pollutions lumineuses et sonores à la réouverture du cours d’eau en passant par la création de zone de ressourcement ou la restauration de zones humides. Pour en mesurer l’impact en faveur de la biodiversité et des habitants, plusieurs indicateurs biologiques ont été sélectionnés. C’est dans ce cadre que Cistude Nature met en place des suivis des populations d’Orvet fragile mais aussi de Crapaud calamite, de Couleuvre vipérine, de Cistude d’Europe, et de Salamandre tachetée.

 

Habitants de Bordeaux Métropole, avez-vous déjà vu un orvet ? Si oui, dites le nous !

Cet étonnant lézard sans pattes (apode) est une espèce rare et protégée, à fort enjeu dans le secteur bordelais. En effet, en l’espace de 10 ans, seules une dizaine d’observations y ont été recensées. Aussi, si vous croisez un individu, nous vous invitons à prendre une photo et nous transmettre l’information via le formulaire ci-dessous ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (photo et adresse précise indispensables).

Alors comment le reconnaître ? L’orvet fragile peut mesure jusqu’à 50cm. La robe des femelles et des jeunes est généralement bicolore, noire sur les flancs et claire sur le dos. Les mâles présentent une robe marron uniforme. Parfois confondu avec de petits serpents, plusieurs caractéristiques l’en distinguent pourtant :

-          Il a des paupières mobiles (les serpents n’en ont pas)

-          Sa peau est lisse et luisante (les serpents ont la peau plus mate)

-          Comme c’est un lézard, il peut perdre sa queue !

Parfaitement inoffensif, l’orvet fragile peut être observé dans tous types de milieux meubles, ouverts ou fermés, où il lui est possible de se déplacer. Il apprécie l’humus épais, les bois morts, les tas de fumier mais également les éboulis rocheux. C’est un lézard fouisseur qui s’observe rarement à découvert. Il reste généralement caché sous divers abris. L’orvet fragile est vivipare : la femelle met bas des petits déjà formés.

Une convention pour le Bois des Sources !

Une convention pour le Bois des Sources !


Signature convention Bois des SourcesNos adhérents se souviennent probablement avec un peu d’émotion des locaux initiaux de l’association, situés dans l’ancienne maison du moulin du Moulinât, au cœur des 240 ha du bois du Déhès. Aussi appelé « bois des Sources », ce remarquable écrin de nature dans un contexte urbanisé, constitue l’un des sujets phares d’étude et d’engagement de Cistude Nature en faveur de la biodiversité locale. Ceci depuis ses jeunes années, puisque dès 2008 nous avions réalisé un premier état des lieux écologiques des Périmètres de Protection Immédiate à l’intention de la Lyonnaise des Eaux/Suez, ancien gestionnaire de captage et distribution d’eau. Ces PPI avaient alors pu faire l’objet dès 2009 d’un plan de gestion écologique, plan qui se poursuit toujours en partenariat avec Bordeaux Métropole et la Régie de l’Eau.

Aujourd'hui, nous sommes très heureux de vous annoncer la signature d'une convention officialisant l'action conjointe de ces acteurs en termes de gestion et de suivis écologiques, effectifs et continus depuis une quinzaine d’années sur les périmètres concernés. Cette « convention de gestion écologique » expliciteun cadre de gouvernance clair du plan de gestion des PPI du Bois des Sources, et (re)définit les engagements de ses trois acteurs, aussi bien en termes d’actions, d’administration que de moyens mobilisés. Ce document, qui peut apparaitre comme une formalité, représente en réalité pour notre structure la reconnaissance de l’investissement et du travail qu’elle poursuit depuis de nombreuses années sur les espaces protégés du Bois des Sources. Cette convention tripartite légitimise qui plus est Cistude Nature comme co-gestionnaire de ces espaces et participe au renouveau de leur plan de gestion. Les conditions sont réunies pour tenir des objectifs ambitieux : approfondir l'inventaire, suivre et protéger au mieux l'exceptionnelle richesse biologique du Bois des Sources.

Pister la tortue serpentine, cette « crocodilienne » qui n’a rien de féroce

Pister la tortue serpentine, cette « crocodilienne » qui n’a rien de féroce

Connaissez-vous Chelydra serpentina alias la serpentine ? Assez mal ? On vous dit ce que l’on sait sur cette espèce que nous suivons justement pour mieux la connaître ! Questions – réponses :

Montage

 
A quoi ressemble-t-elle ?

La serpentine a une allure caractéristique très « crocodilienne » avec sa longue queue ornée d’écailles et excroissances en dents de scie. Sa tête est massive et la mâchoire supérieure forme un bec recourbé en crochet. Sa carapace, marron à vert olive, est faiblement bombée et ornée de 3 carènes parallèles. Un adulte peut mesurer entre 20 et 50cm et peser jusqu’à 50kg.

Où la trouve-t-on et quels milieux fréquente-t-elle ?

La serpentine est une tortue aquatique d’eau douce originaire d’Amérique du Nord interdite à la commercialisation en France depuis les années 1990. Cette espèce exotique récemment installée dans la région est essentiellement référencée dans le secteur des lacs médocains. Elle peut être aperçue dans les crastes (fossés drainants) et marais les années particulièrement humides comme 2024.

Que sait-on de son écologie ?

Assez peu de choses pour le moment. Quels sont ses habitats de prédilection ? Quels déplacements opère-t-elle ? Comment choisit-elle ses sites de ponte ? Quel est son régime alimentaire ? Les suivis que nous menons ont vocation à apporter quelques éléments de réponse. A cet effet, 6 individus ont été équipés d’émetteurs pour suivre leurs déplacements. Les premiers résultats nous apprennent que l’espèce peut avoir une très faible activité en restant immobile enterrée dans le sable 3 mois durant. On la trouve la plupart du temps dans des secteurs sans autres espèces de tortues et où l’écrevisse de Louisiane, omniprésente, semble sa principale source de nourriture.

Est-ce un monstre féroce ?

Bien sûr que non ! Comme tout animal sauvage, la serpentine apprécie peu d’être dérangée et peut chercher à se défendre si elle se sent menacée. Dans ces conditions, la réaction d’un individu peut s’avérer dangereuse du fait des morsures qu’il peut occasionner. La serpentine n’a donc rien d’une bête féroce. Outre-Atlantique, nos cousins canadiens n’ont d’ailleurs aucune crainte à se baigner dans les lacs où l’espèce réside.

Faut-il s’inquiéter pour les tortues autochtones comme la Cistude d’Europe ?

Dans l’état actuel de nos connaissances, elle ne représente a priori pas de danger pour la Cistude. Au Canada, dans son milieu d’origine, la serpentine cohabite avec de nombreuses autres espèces de tortues…
La serpentine mérite surtout d’être mieux connue. Pour cette raison, un panneau va être installé sur la piste cyclable qui traverse le marais entre Carcans et Carcans-Maubuisson.

Que faut-il faire si l'on croise une serpentine ?

Adopter le même comportement qu’avec n’importe quel animal sauvage : le laisser tranquille. Nous communiquer la localisation précise étayée d’une photo de l’individu nous aidera aussi à améliorer la connaissance de l’espèce : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Merci !

Pour aller + loin :

Nous portons aussi un appel à bénévoles pour pister l’espèce dans le secteur du canal des étangs pour améliorer la connaissance de son aire de répartition. Ainsi, nous recherchons quelques personnes prêtes à arpenter avec nous en soirée quelques circuits de 3 à 5km à la recherche de traces de serpentines les mercredi 29 mai et 5 juin. Rendez-vous à 21h au Porge, lampes (torches ou frontales) et chaussures de marche indispensables. Inscriptions : Mercredi 29 mai ou Mercredi 5 juin 2024

Montage traces

Pour la réalisation de nos actions sur la Serpentine, nous recevons le soutien financier de fonds européens (Feder), de la région Nouvelle-Aquitaine et du département de la Gironde.

Le Plan Régional d'Actions en faveur de la Cistude d'Europe est soutenu par :
DREALALIENOR
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