Présentation du programme
 

Né du constat d’un manque d’information et de connaissance concernant la situation de cette espèce en Aquitaine, un programme d’étude, initié en 2009 pour une durée de 2 ans par l’association Cistude Nature, a été réalisé avec comme objectifs et axes de travail :
1- Approfondir les connaissances sur la répartition de l’espèce, la typologie des zones de reproduction utilisées,
2- Approfondir les connaissances sur ses exigences écologiques et sur ses capacités de déplacements et de colonisation,
3- Mettre en place un plan de communication visant la sensibilisation d’un vaste public à la conservation d’une espèce et d’un milieu largement méconnus,
4- Mettre en place un réseau de partenaires techniques pour la mise en place de réflexions sur la conservation et la protection de cette espèce.

Le Pélobate cultripède est une espèce rare en Aquitaine. Les populations connues sont mal caractérisées mais apparaissent très vulnérables à court et moyen termes du fait des menaces qui pèsent sur leurs habitats (assèchement, destruction…).

 

Présentation du programme

Né du constat d’un manque d’information et de connaissance concernant la situation de cette espèce en Aquitaine, un programme d’étude, initié en 2009 pour une durée de 2 ans par l’association Cistude Nature, a été réalisé avec comme objectifs et axes de travail :
1- Approfondir les connaissances sur la répartition de l’espèce, la typologie des zones de reproduction utilisées,
2- Approfondir les connaissances sur ses exigences écologiques et sur ses capacités de déplacements et de colonisation,
3- Mettre en place un plan de communication visant la sensibilisation d’un vaste public à la conservation d’une espèce et d’un milieu largement méconnus,
4- Mettre en place un réseau de partenaires techniques pour la mise en place de réflexions sur la conservation et la protection de cette espèce.

Le Pélobate cultripède est une espèce rare en Aquitaine. Les populations connues sont mal caractérisées mais apparaissent très vulnérables à court et moyen terme du fait des menaces qui pèsent sur leurs habitats (assèchement, destruction…).

Description de l'espèce - Pelobates cultripes

Le Pélobate cultripède est un crapaud de taille moyenne à grande, de coloration très variable, généralement marbré de brun sur fond clair. Il se reconnait à ses gros yeux à pupille verticale et la présence de couteaux noirs à la base des pattes postérieures.

Les têtards atteignent des tailles importantes (parfois plus de 110 mm) et se reconnaissent par leurs yeux très écartés, situés aux extrémités de la tête, et par leur nageoire caudale très haute et qui débute très tôt sur le dessus de la tête.

 

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Ecologie et causes de régression

Le Pélobate cultripède affectionne les sols meubles et ouverts. Il est généralement observé dans des gravières, sablières, des prairies rases, ou sur les dunes du littoral. C'est un Amphibien fouisseur, qui s'enterre en journée, à l'aide de ses "couteaux", parfois assez profondément.

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Pélobate cultripède s'enfouissant dans le sable

Le Pélobate cultripède est une espèce en déclin dont les populations semblent isolées les unes des autres. Il souffre fortement de la dégradation et de la disparition de ses milieux de vie et de reproduction.Pelo-01

Mare colonisée par le Pélobate : ces habitats de reproduction sont extrêmement vulnérables

 

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Pélobate se nourrissant sur le sable

 

Statut et répartition

Le Pélobate cultripède est un amphibien d'affinité méditerranéenne, présent en Europe uniquement dans la péninsule ibérique et en France, où il n'est connu que de la région méditerranéenne et d'une partie de la côte atlantique.

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Répartition du Pélobate en Europe d'après Gasc et al. 1997

 

Le Pélobate cultripède bénificie d'une protection nationale totale (art. 2 du 19 nov. 2007) et est cité en annexe IV de la directive Habitat. Il est placé comme vulnérable sur la liste rouge nationale, au même titre que le Sonneur à ventre jaune ou la Salamandre noire.

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Le Programme a évidemment visé à améliorer la connaissance sur la répartition de l'espèce, et les progrès ont été très significatifs entre 2008 et 2011 :

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Evolution des connaissances sur la répartition du Pélobate cultripède en région Aquitaine

 

Les avancées les plus remarquables concernent évidemment la découverte de populations dans le sud-ouest du Lot-et-Garonne et le nord-est des Landes, ainsi que l'unique population du llittoral landais !

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Mesures de protection et de conservation

Le programme Pélobate cultripède s'est conclu par la proposition de mesures de protection et de conservation dont voici les grandes lignes :

Conservation des populations connues et protection des sites de présence

Au regard de leur grande fragilité, les populations actuellement identifiées méritent une protection maximale. Le meilleur moyen pour y parvenir consiste à garantir la protection des sites, par exemple par le biais d'acquisitions foncières, de convention avec les propriétaires, ou par le biais de dispositifs législatifs.
Certaines évolutions défavorables à la reproduction et à la survie du Pélobate cultripède doivent toutefois être surveillées, notamment la potentielle baisse des niveaux d'eau dans les mares de reproduction, et la fermeture par la végétation des milieux annexes.

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Site de présence du Pélobate cultripède en Lot-et-Garonne

Aménagements favorables à la présence ou la recolonisation par le Pélobate cultripède

La création de mares est un élément très favorable au Pélobate cultripède et aux amphibiens en général. La colonisation des mares artificielles creusées dans les années 1970 par l'ONF sur le Porge et Lacanau en sont un parfait exemple. Ces aménagements remplacent avantageusement les dépressions humides du littoral, aujourd'hui extrêmement rares sur le littoral.

Poursuite des inventaires

Si les prospections ont permis la découverte de nouvelles stations et d'affiner la répartition des sites précédemment connus, le travail d'inventaire mérite d'être poursuivi, notamment sur les stations historiques, où le Pélobate cultripède n'a pas été revu récemment, ainsi que dans les secteurs favorables laissant présager, entre les stations actuelles, de la présence de nouvelles populations (rive gauche de la Garonne, littoral atlantique et bassin bordelais).

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Limiter l'impact de l'urbanisation et des facteurs de fragmentation de l'habitat

Animaux à faible mobilité, les Amphibiens sont particulièrement impactés par la réduction et la fragmentation de leurs habitats. A ce titre, la création de routes ou toutes infrastructures linéaires sur ou en limite des domaines de vie du Pélobate cultripède peuvent avoir des effets extrêmement néfastes sur le maintien des populations. La problématique de l'espèce doit donc absolument être prise en compte dans les futurs projets d'infrastructures quand celle-ci est présente ou potentiellement présente :
- définition des habitats utilisés par l'espèce, et notamment de l'axe site de reproduction / site de nourrissage,
- mise en place d'aménagements permettant d'imperméabiliser le tracé,
- création de passages sous tracé permettant sa traversée.
 
Pélobate cultripède et espèces envahissantes

Les amphibiens sont particulièrement sensibles à l'introduction d'espèces exotiques, notamment poissons et écrevisses américaines. Le Pélobate cultripède ne déroge pas à la règle et semble souffrir de la présence de Procambarus clarkii. Les fortes densités de cette dernière sur le secteur de Cadaujac et de Sablons pourraient expliquer la disparition - ou tout du moins la forte diminution des effectifs - du Pélobate cultripède. Si les mesures de régulation de ces espèces sont difficilement envisageables, il semble important de limiter les risques d'introduction sur les sites non envahis actuellement (mares du littoral notamment). Limiter l'accès au public reste probablement la solution la plus efficace, car cette mesure évite les relâchers accidentels ou volontaires des espèces exotiques.
La Chytride est un champignon pathogène responsable de la chytridiomycose, une maladie infectueuse capable de détruire des populations entières d'Amphibiens. Ce champignon est présent en Aquitaine, mais nous ne savons pas s'il est présent sur les stations de présence du Pélobate et ce dernier est sensible aux champignons (certaines espèces sont porteuses saines). Des analyses sont actuellement en cours sur les mares du Porge, pour déterminer si le champignon y est présent ou non. En attendant, des mesures de précaution s'imposent pour tous les acteurs de l'environnement susceptibles de rentrer en contact avec le champignon (cf protocole d'Hygiène).

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Procambarus clarkii, un important fléau pour une grande majorité des Amphibiens de la région

 

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