Présentation

En 2012, Bordeaux Métropole et le Conseil Départemental de la Gironde se sont dotés d’un outil d’intervention foncière appelé « Périmètre de Protection et de valorisation des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains (PPEANP) des Jalles ». Ce périmètre de 785 ha comprend deux ensembles : la vallée maraichère à l’est et le site des sources à l’ouest.

LimitesPEANPCe périmètre a pour but de répondre à trois objectifs :
-    Maintenir d’une agriculture dynamique et respectueuse de l’environnement
-    Protéger et restaurer les richesses naturelles du site
-    Dialoguer, valoriser le site et l’animer

mleAfin de répondre aux objectifs de protection de l’environnement, Cistude Nature a proposé de réaliser une étude sur deux espèces emblématiques des zones humides : le Cuivré des marais (Thersamolycaena dispar) et la Loutre d’Europe (Lutra lutra). Ces deux espèces protégées en France sont appelées « espèces parapluie » car leur protection entraine la préservation de nombreuses autres espèces inféodées aux zones humides. L’étude du Cuivré des marais a également pour but de faire un lien entre agriculture et biodiversité puisque cette espèce est associée aux agrosystèmes.

Dans un premier temps, cette étude sur le Cuivré des marais a pour objectifs de réaliser :
-    Une cartographie des zones favorables à l’espèce
-    Une cartographie des données de présence de l’espèce
-    Une analyse de l’état des populations
-    Une analyse des usages en cours et du foncier sur les zones cartographiées

Par la suite, l’objectif est d’accompagner les exploitants agricoles et les propriétaires désireux de mettre en place, sur leur terrain, des mesures adaptées à la préservation du Cuivré des marais. Dans ce cadre, une zone « test », où le papillon est présent, est mise en place chez M. Gratadour, maraicher à Eysines. Le but est de montrer qu’il est possible de concilier agriculture et biodiversité.

Présentation du projet

Présentation

En 2012, Bordeaux Métropole et le Conseil Départemental de la Gironde se sont dotés d’un outil d’intervention foncière appelé « Périmètre de Protection et de valorisation des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains (PPEANP) des Jalles ». Ce périmètre de 785 ha comprend deux ensembles : la vallée maraichère à l’est et le site des sources à l’ouest.

LimitesPEANPCe périmètre a pour but de répondre à trois objectifs :
-    Maintenir d’une agriculture dynamique et respectueuse de l’environnement
-    Protéger et restaurer les richesses naturelles du site
-    Dialoguer, valoriser le site et l’animer

mleAfin de répondre aux objectifs de protection de l’environnement, Cistude Nature a proposé de réaliser une étude sur deux espèces emblématiques des zones humides : le Cuivré des marais (Thersamolycaena dispar) et la Loutre d’Europe (Lutra lutra). Ces deux espèces protégées en France sont appelées « espèces parapluie » car leur protection entraine la préservation de nombreuses autres espèces inféodées aux zones humides. L’étude du Cuivré des marais a également pour but de faire un lien entre agriculture et biodiversité puisque cette espèce est associée aux agrosystèmes.

Dans un premier temps, cette étude sur le Cuivré des marais a pour objectifs de réaliser :
-    Une cartographie des zones favorables à l’espèce
-    Une cartographie des données de présence de l’espèce
-    Une analyse de l’état des populations
-    Une analyse des usages en cours et du foncier sur les zones cartographiées

Par la suite, l’objectif est d’accompagner les exploitants agricoles et les propriétaires désireux de mettre en place, sur leur terrain, des mesures adaptées à la préservation du Cuivré des marais. Dans ce cadre, une zone « test », où le papillon est présent, est mise en place chez M. Gratadour, maraicher à Eysines. Le but est de montrer qu’il est possible de concilier agriculture et biodiversité.

Description et écologie

Description

Le Cuivré des marais est un papillon mesurant entre 2,5 et 4 cm.

Le dessous de ses ailes est gris bleuté et orangé. L’intérieur des ailes est orange vif chez le mâle et orange orné de brun chez la femelle.

femelle mle
Femelle Mâle

 Les chenilles du Cuivré des marais sont vertes et se confondent dans la végétation. La chrysalide est de couleur brun-ocre.

Risque de confusion
Le Cuivré des marais, et surtout le mâle, peut être confondu avec d’autres cuivrés comme le Cuivré écarlate ou le Cuivré de la verge d’or. Cependant, ces derniers ne sont présents en Aquitaine que dans les Pyrénées-Atlantiques.

 

Cycle

L’adulte vole à partir de la mi-mai et est visible jusqu’à début octobre en trois générations dans notre région.
On peut l’observer de mi-mai à fin juin puis en plus grand nombre de fin juillet à fin aout et enfin de mi-septembre à début octobre.

On le voit voler aux heures chaudes de la journée. En plein été, lors des très fortes températures, il reste souvent caché dans la végétation.

Rumex spLes papillons vivent entre 10 et 20 jours en moyenne, le temps de se reproduire et de pondre.
La femelle pond des œufs isolés ou au maximum 4-5 œufs au même endroit sur sa plante hôte (Rumex sp.). L’incubation dure entre 5 et 18 jours suivant la génération et les températures. Les chenilles se mettent en chrysalide vers leur 25ème jour.
La dernière génération de chenille, pour passer l’hiver, rentre en diapause en automne et reprend son activité en avril de l’année suivante. Durant l’hiver, elles survivent aux inondations et peuvent rester plusieurs semaines immergées. La nymphose des chenilles hivernantes a lieu début mai. Pour les deux autres générations, la chrysalide est observable vers la mi-juillet et la fin août. Celle-ci est accrochée la tête en bas à la base de la végétation

 

Alimentation

Pour se développer, les chenilles consomment des oseilles sauvages (Rumex sp.). L’imago consomme le nectar des fleurs de prairies humides comme les menthes, la salicaire commune, l’eupatoire chanvrine ou encore la pulicaire. Il lui faut donc des zones ouvertes avec une diversité floristique importante.

 

Mle sur menthe salicaire commune eupatoire chanvrine pulicaire
Menthe sp. Salicaire commune Eupatoire chanvrine Pulicaire
 

 

Déplacements

C’est un papillon au vol très rapide lors des journées ensoleillées et qui peut s’éloigner de plusieurs kilomètres de son lieu d’origine. Le maximum observé a été de 20 km. Cet éloignement a pour but de permettre la colonisation de nouveaux sites et donc la dispersion de l’espèce. Cette dispersion, surtout observée sur la deuxième génération qui comporte plus d’individus, lui permet d’assurer le renouvellement génétique des populations.
Les mâles sont très territoriaux et défendent leur territoire aux heures chaudes en se posant sur une plante. Dans un rayon de 20 mètres aux alentours de leur perchoir, ils poursuivent tous les concurrents potentiels en leur donnant des coups d’ailes.

 

Habitats

Prairie favorableLe Cuivré des marais est un papillon de plaine présent dans les marais, les prairies humides ou inondables, le long des fossés, dans les friches ou les mégaphorbiaies. Il supporte des tailles de végétation allant de 0,20 à 1,50 m.
Pour se maintenir, les populations doivent idéalement disposer d’un territoire d’environ 30 hectares afin de trouver toutes les ressources nécessaires. Cependant, les zones humides étant en régression depuis plusieurs dizaines d’années, certaines populations se sont concentrées sur de petites stations où quelques individus arrivent à se maintenir.

Menaces

De nombreuses menaces pèsent sur le Cuivré des marais mais la principale reste la disparition des zones humides.

Parmi les autres menaces, on peut citer :

  • Le drainage des parcelles dans le cadre de l’urbanisation et de l’exploitation agricole
  • Le comblement des marais
  • La fermeture des prairies due à la déprise agricole
  • Le retournement de prairies naturelles pour une mise en culture (maïs principalement)
  • La plantation de peupliers
  • Les aménagements touristiques
  • La banalisation des prairies de fauche avec de l’amendement et/ou de l’ensemencement qui entraine la disparition des oseilles sauvages.
  • La disparition de corridors écologiques permettant les déplacements entre différents sites

 Les fauches des bords de routes et des bords de cours d’eau, les curages des fossés et le pâturage intensif sont d’autres menaces qui pèsent sur le Cuivré des marais et sur ses milieux.

Statut et répartition

Statuts et outils de protection

Le Cuivré des marais est protégé en France et Europe : il inscrit sur les listes d'insectes protégés en France (arrêté du 23 avril 2007) et sur l’annexe II et IV de la Directive européenne Habitats de 1992. Il est inscrit à l’annexe II de la convention de Berne du 1er décembre 2009.

Il a été évalué en 2010 sur la liste rouge européenne de l’UICN et ne fait l’objet que d’une préoccupation mineur.
En France, l’espèce a été évaluée en 2012 sur la liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine et ne fait l’objet que d’une préoccupation mineure.

Malgré les différents statuts de protection, il est difficile d’évaluer la progression ou la régression de l’espèce car il y a peu de recul pour le moment. La gestion, les changements de pratiques agricoles (intensive, traditionnelle ou biologique) ou encore la destruction des prairies peuvent être des facteurs d’évolution des populations de Cuivré des marais.

Répartition de l’espèce

Répartition mondiale
La répartition du Cuivré des marais va du sud-ouest de la France jusqu’au sud de la Finlande, et s’étend jusqu’à la région de l’Amour par l’Europe centrale et la Russie. Son aire de répartition est morcelée, il a notamment disparu en Angleterre. On peut le trouver jusqu’à 500 mètres d’altitude.

Répartition en France
Les populations se maintiennent dans les zones de plaines en dehors du pourtour méditerranéen et des zones montagneuses. Les populations sont en régression dans de nombreuses régions comme le nord de la France et le bassin Parisien.  

repartition 2006 2015 faRépartition régionale
En Aquitaine, le Cuivré des marais est présent dans les vallées alluviales (Adour, Garonne, Dordogne). Il est peu présent dans les landes de Gascogne.
Le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d’Aquitaine a réalisé de 2010 à 2013 une étude sur 4 papillons protégés de la région dont le Cuivré des marais. Le CEN est actuellement en train d’étudier les résultats obtenus afin d’établir une carte de répartition du Cuivré des marais et des 3 autres espèces. Plus d’informations sur le site du CEN Aquitaine.

Actions de conservation et de sensibilisation

Limiter les fauches précoces des prairies humides
Les fauches habituelles de fin mai début juin sont destructrices pour cette espèce puisque c’est à cette période que les femelles pondent leurs œufs. Si les fauches ont lieu juste après la ponte, c’est toute une génération qui est en danger puisque les œufs et les jeunes chenilles se retrouvent détruits.

Des fauches de mi-juillet à fin juillet semblent moins impacter l’espèce. Il est important de sensibiliser les exploitants agricoles en leur expliquant l’intérêt d’une fauche plus tardive tout en prenant en compte leurs intérêts et leurs besoins.

Stopper la destruction des prairies humides ou inondables
Les prairies humides ou inondables, lorsqu’elles restent dans leur état naturel, présentent un intérêt faible pour l’activité agricole. Pour pallier à ce manque d’intérêt, elles sont souvent transformées en populiculture ou maïsiculture qui assèchent le sol et entraine un changement de la flore.

Limiter la pression urbaine
Du fait de leur faible intérêt direct pour l’homme, les zones humides se voient souvent attribuer une faible valeur économique et certains terrains sont « assainis » pour y implanter différentes infrastructures (lotissements, zones industrielles…)

Rexploiter les prairies en déprise
Du fait de leur faible intérêt pour les exploitants agricoles, certaines prairies sont abandonnées. Celle-ci au fil des années s’enfrichent et finissent par se boiser entrainant la disparition ou le déplacement des populations de cuivré. Le retour à des pratiques comme le pâturage extensif est une solution adaptée. Les chevaux et les ânes semblent être particulièrement favorables au Cuivré des marais puisqu’ils ne consomment pas sa plante hôte.

Sensibiliser pour...
La sensibilisation et la communication font parties intégrante du projet

...informer de la présence de l’espèce
Avant de commencer toute action, il est essentiel d’informer les propriétaires qu’une espèce rare et protégée est, ou pourrait être, présente sur leurs parcelles. Certaines espèces, bénéficiant d’une meilleure image chez l’homme, permettent une communication plus facile. C’est bien souvent le cas des papillons.

Prendre conscience de l'existence et de la fragilité d'une telle espèce est un premier pas vers une utilisation plus raisonnée de son écosystème.

...informer les exploitants agricoles
plaquetteLa sensibilisation porte sur le papillon mais également sur les zones humides en général. Le but est de faire prendre conscience des intérêts des zones humides pour l’homme. Pour sensibiliser et aider les propriétaires ou exploitants des parcelles, plusieurs techniques vont être mises en place :

  • Distribution de plaquettes de communication pour les propriétaires, les exploitant agricoles mais aussi les collectivités et le grand public
  • Rédaction de fiches techniques sur les pratiques favorables à l’espèce
  • Création de panneaux informatifs à mettre sur les parcelles afin de valoriser les actions que les exploitants mettent en place pour préserver les zones humides.