Au sein de la Nouvelle-Aquitaine, le département de la Dordogne recèle de richesses faunistiques et floristiques remarquables. Ainsi, le réseau des pelouses sèches, habitat protégé au niveau européen par la directive Habitat, y est particulièrement dense mais son état de conservation est critique, notamment par fermeture du milieu suite à la déprise agricole. Emblématique de ces milieux, le Lézard ocellé, espèce protégée et classée « en danger » sur la liste rouge d’Aquitaine, doit faire face à la disparition de ses habitats. La restauration d’une activité pastorale apporte justement des réponses à ces problématiques. Découvrons à travers cette vidéo comment les pelouses sèches, orchidées, papillons, Lézard ocellé et brebis sont liés…

Ainsi le maintien d’une activité agricole ancestrale, le pastoralisme, contribue à la préservation des pelouses sèches : le pâturage régulier des troupeaux évite aux causses de s’enfricher, au paysage de se refermer, au Lézard ocellé de voir son habitat disparaître.
Dans ce programme, financé par l’Europe, la Région et le Département Dordogne, les partenaires engagés ont imaginé un accompagnement total pour favoriser la reprise de l’activité pastorale. De son installation jusqu’à ses débouchés économiques, en passant par l’accompagnement pendant son activité pour assurer un bonus écologique à son activité en agriculture biologique ou raisonnée… l’éleveur bénéficiera des compétences de chacun. Aux côtés de Cistude Nature et du Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine, chaque partenaire - le département, la chambre d’agriculture, la Safer… - a un rôle à jouer. Exemple avec le département de la Dordogne et la Chambre d'agriculture.


Les premiers temps du programme ont donc été consacrés à la prise de contact et aux rencontres des différents partenaires pour déterminer le périmètre d’intervention de chacun. Mais ce n’est pas tout ! Pour accompagner l’installation d’éleveurs, il faut déterminer des lieux, des sites opportuns, des zones où les enjeux pourront effectivement être liés. En parallèle, une série de diagnostics ont donc été lancés au Nord-Est de Périgueux. Avant de chercher un éleveur à installer, il faut se poser toutes sortes de questions : la disponibilité en eau, l’accessibilité, les ressources fourragères sont-elles convenables sur cette parcelle ? Quelle taille de cheptel de moutons ce site peut-il accueillir ? Quel est le degré de fermeture du milieu ? Son potentiel d’ouverture ? Son état écologique floristique ? Y a-t-il un réel potentiel d’accueil pour le Lézard ocellé ? …
A ce stade, 77ha ont pu être diagnostiqués, un site pilote est en cours d’identification et les partenaires identifiés se coordonnent pour poursuivre le travail en 2020…
Ce projet à forte valeurs socio-économiques, culturelles et environnementales va œuvrer en premier lieu avec le secteur du Pastoralisme mais également avec le réseau français des muraillers, mémoires d’un savoir-faire ancestrales sur le travail de la pierre sèche (construction de murets, abris, bories, etc.). Un retour aux sources et une valorisation des activités humaines, parfois oubliées, qui retirent un bonus écologique important : c’est gagnant-gagnant.
Affaire à suivre !