Posters présentés au colloque 2015

La taille standard admise est le format A0 soit 120 cm (hauteur) x 80 cm (largeur).

Un système de grille d’accroche sera disponible surplace.

Le titre et résumés des posters sont disponibles :

- Espèces allochtones, introduites, invasives ? Quel statut pour quelle action ? - J. Thévenot (SPN-MNHN)
Définition : une espèce invasive est une espèce introduite par l’homme de manière volontaire ou involontaire en dehors de son aire de répartition naturelle, naturalisée, proliférante et étendant son aire de distribution, avec des impacts sur la biodiversité, l’économie ou la santé humaine (DAISIE 2009, Genovesi & Shine 2003) .
Les espèces exotiques envahissantes (EEE ou invasives) reconnues comme une des causes de perte de biodiversité au niveau mondial sont traitées au sein de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité du Ministère de l’Ecologie (SNB) et de dispositifs internationaux (CDB etc.).
Aussi, dans le cadre de la stratégie nationale EEE, différents objectifs seront mis en place sur ces espèces afin d’en définir des actions de gestion, de surveillance ou de réglementation. Ces listes pourront également servir aux différents travaux à mener dans le cadre du règlement  de l’Union européenne sur les EEE.
Le Service du Patrimoine naturel (SPN) au sein du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), désigné comme un des coordinateurs technique et scientifique de la stratégie EEE, a défini avec l’appui du réseau d’expertise EEE sur la faune, des listes initiales d’espèces de faune vertébrée introduites en métropole pour évaluer leur caractère invasif.
Une recherche des statuts (allochtone, autochtone, introduit, invasif etc.) associés à ces espèces a été réalisée sur la base de données bibliographiques et de dire d’experts. Les listes initiales réalisées pour la méthode de hiérarchisation reposent sur le statut « introduit » et correspondent aux statuts biogéographiques « I ou J » du référentiel national taxonomique TAXREF (Gargominy et al. 2014) . Selon les groupes taxonomiques, d’autres critères sont spécifiés dans le rapport Thévenot 2014 .
Le poster illustre ici quelques exemples de mammifères parmi les taxons retenus (n=14) ou non retenus (n=22) pour l’évaluation du caractère invasif. Ces espèces sont présentées selon différents scénarios de surveillance (détection, suivis). Certaines espèces  non retenues pour la méthode de hiérarchisation pourraient également faire l’objet d’une surveillance (alerte). Une d’entre-elles est présentée à titre d’exemple.

- L'Atlas des Mammifères de France : les Lagomorphes et les Cétartiodactyles non marins - A. Savoure-Soubelet (SPN-MNHN)
Le seul et unique atlas des Mammifères de France date de 1984  et ne concernait que la métropole. De nombreux programmes et inventaires ont vu le jour depuis cette date. Par ailleurs, la taxinomie de certaines espèces a fortement évoluée. Le Service du Patrimoine Naturel (SPN) du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) ont donc souhaité lancer un nouvel atlas afin de mettre à jour les connaissances et prendre en compte l’outre-mer.
Après un premier volume consacré aux Mammifères marins , ces deux structures s’attèlent aujourd’hui au volume sur les Artiodactyles et Lagomorphes de France. Celui-ci traitera d’une trentaine d’espèces .
Ces deux groupes d’espèces font l’objet d’une exploitation importante par la chasse (ex. : Sanglier, Cerf élaphe ou Lièvre d’Europe pour la métropole), posent des problèmes économiques ou biologiques (ex. : Lièvre d’Amérique à Saint-Pierre-et-Miquelon) et ont souvent été fortement manipulées et déplacées par l’Homme (ex. : Lapin de Garenne dans les TAAF, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie). Ainsi, en outre-mer la majorité des populations de ces espèces sont issues d’introductions et peuvent parfois localement s’y comporter comme des espèces exotiques envahissantes (ex. : le Cerf de Java en Nouvelle-Calédonie). En métropole, où des introductions ont aussi eu lieu (Daim, Cerf sika, Mouflon à manchettes, Lièvre ibérique), la majorité des populations de ces espèces ont connu de fortes fluctuations tant spatiales que numériques en lien avec l’évolution de leur statut. Espèces majoritairement classées « gibier », pouvant encore parfois être classées nuisibles, leur statut, leur répartition et leur état de conservation ont fortement évolué au cours des 30 dernières années.
Cet atlas, issu de la synthèse des données récoltées lors des différents programmes régionaux ou nationaux depuis 2000, a pour ambition de donner une image de la répartition, de l’abondance et du statut (juridique et biologique) local de ces espèces. Il s’appuie sur l’important suivi dont bénéficient ces espèces depuis parfois plus de 50 ans en métropole au travers de l’activité cynégétique, des espaces protégés, des programmes de recherche et des dégâts forestiers et agricoles.
Ce projet n’est réalisable qu’avec la participation du plus grand nombre ! Chaque personne et structure peut y contribuer en acceptant de partager ses données ou d’envoyer ses photos ! N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.
Le SPN et la SFEPM vous remercient par avance pour votre aide !

- Les difficultés de circulation rencontrées par la faune dans un contexte périurbain - P. Grisser (RNN des marais de Bruges)
La Réserve Naturelle Nationale des marais de Bruges est située dans le tissu périurbain de l’agglomération bordelaise, en Gironde. Ses 265 ha de prairies humides, de marais et de ripisylves ont pour mission de préserver les vestiges des grands marais de Bordeaux - Bruges  qui couvraient plus de 3000 ha il y a moins de soixante ans.
Cette réserve s’insère dans le bassin versant des Jalles, un ruban de verdure qui s’étire des landes médocaines aux berges de la Garonne qui se compose d'une grande diversité d'habitats, en particulier d'un chevelu de petits cours d’eau (jalles) plus ou moins canalisés lors des aménagements historiques des marais sous Henri IV.
Ses habitats favorables à de nombreuses espèces (plus de 3500 taxons inventoriés), notamment aux Mammifères carnivores comme le Vison d’Europe Mustela lutreola et La Loutre Lutra lutra ont subsisté grâce au maintien d’activités séculaires de maraîchage et d’élevage qui ont  contribué à freiner l'urbanisation de ces zones.
En l'état actuel, la circulation des espèces dans la vallée des jalles est pour le moins périlleuse,  l’urbanisation grandissante (grand stade, zones de fret, zones d’activités, zones industrielles, gravières, etc…) crée de multiples verrous et le développement du maillage routier et l’intensification du trafic sont responsables d'une importante mortalité. Les rares ouvrages de franchissement des voiries pourtant très récents ont souvent  d’importants défauts de conception ou sont non entretenus.
La SEPANSO, association gestionnaire de la Réserve Naturelle, alerte les décideurs depuis de nombreuses années sur la nécessité de maintenir ou de restaurer la continuité écologique entre les différentes zones, dont certaines sont classées en Natura 2000.
L’impact sur la faune est considérable puisque la plupart des observations de Vison d’Europe concernent des individus percutés par des véhicules. Les populations d’autres espèces comme la Loutre, la Genette Genetta genetta et le Putois Mustela putorius sont également fortement impactées.
En collaboration avec des gestionnaires d’espaces voisins, nous avons entrepris des démarches auprès des aménageurs et collectivités pour enfin prendre en compte cette réalité.
Ce document souhaite donner un aperçu des multiples embûches rencontrés par un petit carnivore dans la vallée des jalles.

- Etat actuel des populations de Vison d'Europe en France - J. Steinmetz (ONCFS)

- Détection du Vison d’Amérique dans la Réserve Naturelle de Nohèdes - C. Fournier-Chambrillon (GREGE)
Dans le cadre du projet européen LIFE+ DESMAN (LIFE13NAT/FR/000092), visant à améliorer de façon pérenne et démonstrative le statut de conservation du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) sur 11 sites Natura 2000, l’action préparatoire A2 « Mise au point de protocoles complémentaires d’inventaires » a pour objectif d’évaluer l’efficacité de méthodes de détection de l’espèce notamment à l’aide de radeaux à empreintes.
Le radeau à empreintes est initialement une méthode efficace de détection indirecte du Vison d’Amérique (Neovison vison) basée sur la disposition le long des berges de plateformes flottantes équipées d’un capteur d’empreintes constitué d’un mélange argile/sable, humidifié grâce à de la mousse florale en contact avec l’eau, le tout protégé par un tunnel. Quelques observations d’indices de Desman sur des radeaux ont suggéré que ceux-ci étaient susceptibles d’être attractifs pour ce dernier, car offrant un site potentiel pour dévorer ses proies, ou de déjection à l’abri et au plus près de l’eau.
Pour l’action A2, huit secteurs ont été retenus, dont la Réserve Naturelle de Nohèdes dans les Pyrénées Orientales (site Natura 2000 « FR9101473 -Massif de Madres-Coronat »), avec la pose de 10 radeaux par secteur, contrôlés tous les 15 jours pendant environ 6 mois.
La Réserve Naturelle de Nohèdes s’étend sur 10 km de long, entre 760 m et 2459 m d’altitude, et possède des milieux naturels contrastés et diversifiés, propices à une biodiversité remarquable. Dans la réserve, aucune observation visuelle, ni aucun témoignage, ne laissaient présumer de la présence du Vison d’Amérique. Les radeaux ont été mis en place le 1er juillet 2015 : 3 ont été disposés sur l’Estany del Clot (retenue d'eau d’environ 1 ha à 1665 m d’altitude), et 7 sur le Gorg Estelat (étang d’environ 4 ha sur 400 m de long, à plus de 2020 m d’altitude).
Dès le premier contrôle du 16 juillet, 3 radeaux répartis sur les 2 étangs ont révélé la présence d’empreintes de mustélidés, dont, selon la clé d’identification du GREGE, une identification certaine de Vison d’Amérique sur le Gorg Estelat. Puis 3 radeaux ont été fréquentés avec certitude par du Vison d’Amérique sur le Gorg Estelat lors du relevé du 06 août. Lors des relevés du 21 août et du 3 septembre, ce sont respectivement 9 et 8 radeaux sur 10 qui ont été fréquentés par du Vison d’Amérique, avec de nombreux passages sur certains d’entre eux, témoignant d’une fréquentation assidue des plateformes. L’espèce s’en sert de places relationnelles comme en témoignent les marquages retrouvés sur 2 radeaux le 21 août.
Le nombre de radeaux fréquentés et la densité d’empreintes révèlent la présence d’un noyau vraisemblablement implanté de l’espèce, et montrent que l’altitude ne semble pas un facteur limitant à l’expansion de ce mustélidé exotique et invasif. Finalement, la méthode d’inventaire par radeaux détournée pour le Desman, confirme à nouveau tout l’intérêt de sa vocation première.
Compte-tenu de l’impact probable du Vison d’Amérique en tant que prédateur sur de nombreuses espèces d’amphibiens ou de petits mammifères patrimoniaux, un inventaire précis à large échelle à l’aide de radeaux devient urgent, afin de mettre en place une lutte active et coordonnée, essentielle pour la préservation de notre biodiversité.