Menaces

Généralités

De manière générale, les causes principales de la perte de la biodiversité s'appliquent aussi au Lézard ocellé. Il s'agit évidemment de la disparition et de la dégradation des habitats, ou encore de la multiplication des sources de pollution. Le Lézard ocellé, comme une grande majorité de reptiles, est considéré comme une espèce à mobilité réduite (même si on l'a vu, tout est relatif !). L'espèce est donc principalement impactée par les menaces qui pèsent sur la taille et la qualité de ses habitats.

La dégradation de son habitat a plusieurs origines. Les quatre principales sont :

  • la fermeture du milieu suite à la déprise agricole,
  • l'extension de zones urbaines et périurbaines,
  • l'extension des cultures intensives (par exemple sylviculture),
  • la fragmentation par densification du réseau routier.

Il existe d'autres menaces qui s'appliquent très probablement sur les populations de la région :

  • le dérangement (notamment par le biais des fortes pressions démographiques estivales),
  • l’introduction ou l'augmentation des populations de prédateurs (principalement chats, chiens et gibiers),
  • les pesticides,
  • les prélèvements pour la terrariophilie.

Enfin, la myxomatose, en éliminant les populations de Lapin de garenne, aurait, sur certains secteurs, indirectement touché les populations de Lézard ocellé suite à la disparition progressive des terriers utilisés comme abris par les lézards.

 

Ce gros mâle adulte a été retrouvé écrasé sur la route à plusieurs kilomètres du littoral. Les bords de route régulièrement entretenus et la chaussée qui accumule la chaleur attirent les Lézards, qui se retrouvent alors souvent exposés aux collisions routières.

 

Menaces identifiées sur le littoral atlantique

Sur le littoral atlantique, les menaces actuelles semblent essentiellement liées à la pression exercée par la présence humaine. Durant la saison estivale, les plages du littoral sont envahies par les estivants. Les efforts mis en place par les gestionnaires pour cantonner les touristes sur les voies d'accès aux plages ne sont pas toujours suffisants, et certains secteurs de dune grise sont trop régulièrement piétinés.

La présence humaine en forte densité sur les zones de vie préférentielles du Lézard ocellé (c.à.d. dune grise et frange forestière) entraîne un dérangement non négligeable pour l'espèce. Le Lézard ocellé est une espèce farouche et très sensible à ce type de dérangement. Une présence humaine constante limite clairement l'activité des individus, notamment lors de leur activité de thermorégulation et de déplacements. A terme, la présence humaine a probablement un impact non négligeable sur la dynamique des populations.

 

 

 

 

Cet exemple de travail cartographique réalisé sur le site de suivi par radio télémétrie met en évidence les zones de fort piétinements (en bleu) créées par les différents usagers du site. Les points correspondent aux localisations des lézards radiopistés.

      

Par ailleurs, la présence humaine est source de pollutions diverses directement ou indirectement néfastes pour le Lézard ocellé. Certains objets abandonnés sur la plage sont de véritables pièges pour la petite faune.

 

 Tombée dans un seau en plastique abandonné sur la plage et totalement épuisée, cette femelle adulte a été sauvée à temps d'une mort certaine

 

Les chiens non tenus en laisse sont également une menace non négligeable pour les populations de Lézards ocellés du littoral. Les chiens longtemps enfermés sont généralement très excités à la descente de la voiture. Pour atteindre la plage, les propriétaires doivent nécessairement traverser la dune grise, et les chiens non tenus en laisse ont tendance à parcourir en long et en large la dune grise.

 

Menaces identifiées sur les coteaux secs de Dordogne et Lot-et-Garonne

Le Lézard ocellé semble seulement subsister en Dordogne et Lot-et-Garonne sur quelques coteaux secs. La pression anthropique y est faible, et peut-être considérée comme négligeable pour une majorité des sites. En revanche, l'importante dynamique de fermeture des milieux entraîne une spirale de phénomènes défavorables à l'espèce : réduction des superficies disponibles, isolement des populations existantes, apparition d'espèces compétitrices et prédatrices (principalement Lézard vert et Couleuvre verte et jaune). A terme, cette dégradation de l'habitat entraîne chez le Lézard ocellé de mauvaises conditions physiologiques, un risque accru de mortalité et une diminution progressive de la réussite de la reproduction.

 

La dynamique de fermeture des milieux (ici sur le site "Château Longas) entraîne l'apparition de milieux totalement défavorables à la présence du Lézard ocellé

 

La Couleuvre verte et jaune affectionne les milieux semi-ouverts. Cette espèce est un redoutable prédateur du Lézard ocellé

 

 


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