Description de l'espèce

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Situation actuelle en Aquitaine

En Aquitaine, d’anciennes données ponctuelles existent : Lot-et-Garonne dans les années 1920 (élevage), Pyrénées-Atlantiques en 1967, Dordogne en 1995 (individu probablement échappé de captivité) (Léger, 1999). Mais depuis août 2007, le nombre de signalements croît rapidement, indiquant probablement la présence d'une population établie dans le département de la Gironde. Deux observations semblent également valides dans le département des Pyrénées-Atlantiques en mai 2011 et en septembre 2013.

2004-2013 Ratonlaveur 1donndouteuse CopierRépartition du Raton laveur en Aquitaine (2003-2013)

 Indices de présence

Les empreintes des pattes antérieures mesurent environ 75 mm tandis que celles des pattes postérieures mesurent 95 mm. Des griffures autour des trous dans les arbres, et des empreintes le long des rivières trahissent sa présence. Ses crottes sont de taille comparable à celles d’un chien de corpulence moyenne (20-35 kg), mais elles contiennent souvent des débris végétaux (glands, pépins de pomme, blé) et des fragments d’insectes, comme celles du Renard roux ou de la Fouine. Elles sont déposées par 2 à 4, mais pas en latrine comme chez le Blaireau européen.

empreintes

Empreintes des pattes avant (à gauche) et arrière (à droite) (Source : Aulagnier S., Haffner P., Mitchell-Jones A.J., Moutou F. et Zima J., 2010.Guide des Mammifères d'Europe d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les guides du naturalistes. Delachaux & Niestlé, Paris, 271pp.)

 

 Habitat

Le Raton laveur est peu exigeant quant à son habitat, ce qui lui permet de s’adapter facilement à de nouveaux environnements et d’être un bon colonisateur. Il fréquente les zones humides dans toute leur diversité (marais, plaines côtières, etc.) mais également les zones agricoles, les zones suburbaines résidentielles et les zones montagnardes, pour partie boisées (études aux Etats-Unis, en Europe de l’Est et en Espagne). En France, des individus ont été retrouvés près d’étangs, en zone humide dans la végétation palustre ou en milieu boisé humide. Les abris du Raton laveur sont extrêmement variés, par exemple un arbre creux, un terrier de Renard roux ou de Blaireau européen, une grange ou un garage.

Comportement

Le Raton laveur est principalement actif au crépuscule et la nuit (études au Québec et en Amérique du Nord). Il peut rester 1 à 4 semaines dans un abri en cas de mauvais temps. Le domaine vital des mâles est exclusif et recouvre ceux d’une à trois femelles adultes. Leur taille peut varier de quelques dizaines à plusieurs centaines d’hectares. Les mâles sont plus solitaires que les femelles qui peuvent se grouper en bandes incluant des jeunes.
Le rut a lieu fin janvier-début février et les naissances de mars à mai. Lorsque la portée est détruite, la femelle peut avoir une nouvelle ovulation la même année. Les portées comprennent de 2 à 8 petits (souvent 4) qui passent leur 1ère année avec leur mère. Certaines études en Amérique du Nord montrent que la maturité sexuelle des mâles peut se situer avant l’âge d’un an. Certaines femelles sont capables d’avoir des portées à l’âge de 10 mois.

Régime alimentaire

Le régime alimentaire a été abondamment étudié aux Etats-Unis, en ex-URSS et en Allemagne. Le Raton laveur grimpe et nage bien, ce qui lui permet d’avoir accès à une grande diversité de ressources. Omnivore, il consomme aussi bien des végétaux (glands, baies, graminées, maïs, etc.) que des invertébrés (écrevisses, mollusques, sauterelles, myriapodes, chenilles, etc.) ou des vertébrés (amphibiens, poissons, lapins, Rat musqué, campagnols, œufs et poussins d’oiseaux aquatiques, etc.). Ce régime alimentaire connaît des variations en fonction de la disponibilité des ressources locales, notamment saisonnière ou annuelle. Le Raton laveur est un cueilleur ou un ramasseur plutôt qu’un chasseur. Dans les villes et villages, il visite les points d’alimentation des animaux de compagnie, les poubelles, les vergers et les poulaillers.